« Kiwiland », la terre du bout du Monde

Publié le par Maj&Mario

Rédigé par Mario

Nous voici à présent en Nouvelle Zélande, techniquement à l’autre bout du monde, plus de 24h de vol, 12h de décalage horaire avec l’Europe… Jamais nous n’aurons été aussi éloignés de chez nous, et pourtant un saut de puce depuis l’Australie avec à peine 3h de vol. 

Nous arriverons vers 21h à l’aéroport d’Auckland, je préviens Majdou, ici les gabarits sont d’une autre échelle, les natifs, appelés Maoris sont des masses… Aussitôt dit, aussitôt fait, premier contact sur le sol Néo-Zélandais avec deux douaniers d’origines Maori, très sympas, genre nounours de plus de 100kg, qui nous indiquent le chemin vers la zone de contrôle sanitaire. Ah oui, en Australie comme en Nouvelle Zélande ça ne rigole pas avec les mesures sanitaires, rien à voir avec la grippe aviaire, non ici il s’agit de produits alimentaires, légumes, laitages, viandes, végétaux et autres aliments, ou contacts avec des zones à risques, forêts, rivières etc.

Naturellement, on nous questionne, avons-nous de tels produits, des chaussures de treks etc…Nous répondons par l’affirmative et tandis que je m’apprête à dire que les chaussures nous ne les avons pas utilisées, ma petite femme s’empresse d’informer notre interlocuteur que oui nous étions au Népal (Mais bon sang c’était il y a trois mois !) et vlan, nous voilà tenus de sortir les dites chaussures pour contrôle et décontamination. Génial, défaire les bagages et aller chercher les chaussures au fond du sac et, Majdou penaude, me dit « désolée je ne savais pas que c’était important j’ai parlé trop vite ». Nous serons finalement les derniers à quitter le terminal (les douaniers particulièrement pressés de nous voir partir eux aussi, afin de pouvoir rentrer chez eux !), direction l’hôtel, enfin !

La Nouvelle Zélande est composée de deux îles, d’origine volcanique, l’ensemble aussi Grand que le Royaume Uni, c’est également une ancienne Colonie Britannique, mais ici on ressent de manière plus prononcée le coté Anglais, bien plus qu’en Australie. Moi, au départ je ne voulais pas vraiment aller en Nouvelle Zélande, l’idée de voir une Suisse du bout du Monde, pleine de moutons, cela manquait cruellement d’exotisme à mes yeux. Evidement je me trompais, et nombreux sont les voyageurs que nous avons croisés qui nous ont vanté le pays et ses contrées. En vérité, je l’admets volontiers, rarement un pays ne m’aura autant arraché de « ouahhh », de superbes et autre superlatifs.

Nous disposions de dix jours (la vie ici est assez chère, donc le temps  c’est de l’argent) et donc il nous fallait choisir entre les deux îles. Nous pensions filer dans l’île du Sud (d’après tous les voyageurs, la plus jolie des deux), mais nous découvrirons bien vite que les distances ici requièrent plus de temps que le kilométrage ne le laisse supposer, la seule traversée de l’île du Nord nous demandera une journée et demie (impossible de faire le trajet d’une traite). De la même façon nous ne pourrons pas pousser aussi loin dans l’île du Sud que nous l’aurions souhaité mais ce n’est pas grave nous en aurons pris plein les yeux tout de même.

Imaginez un peu, à peine avions nous quitté Auckland, à environ 25km, que nous croisons déjà un panneau « Scenic View» nous invitant à profiter du paysage. Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment d’autoroutes ici, et que celles qui sont considérées comme telles sont en réalités des routes à double sens, avec tous les 4km une double voie à l’usage des véhicules lents. On traverse ainsi de nombreux petits villages, tous plus charmants les uns que les autres, de vraies images d’Épinal (un peu vide de population tout de même), et la campagne aux alentours n’est effectivement pas sans rappeler par moment la Suisse, propreté immaculée des routes et des villages. Mais en vérité, les paysages ne cessent de changer, quelques kilomètres, et c’est la campagne Anglaise, puis des forêts denses, suivies par des plaines ou souffle un vent à décorner des bœufs, puis encore quelque kilomètres et nous nous retrouvons au pied d’une chaîne de volcan… c’est tout simplement hallucinant. Et dire que nous ne somme pas encore dans l’ile du Sud !

La traversée en bateau est super sympa, différente de celle pour la Tasmanie, plus courte, mais aussi l’ambiance y est différente. L’arrivée dans l’île du Sud est à couper le souffle, il y a un vent hallucinant, qui vous emporte presque (c’est d’ailleurs assez marrant).

A peine sortis du port nous empruntons une route de montagne longeant la cote. Cette route est  décrite comme l’une des plus belles au monde. Au détour de chaque virage, c’est le choc, une succession de paysages plus époustouflants les uns que les autres, et pas besoin de s’arrêter pour en profiter, même en tant que conducteur. On s’arrêtera tout de même c’était vraiment trop beau et il y avait pour une fois une aire de repos accessible. Il faut dire que les aires de repos ne courent pas vraiment les routes ici, en général elles se trouvent du coté opposé à la circulation (pas très engageant), les arrêts sont donc plutôt rares, si ce n’est pour prendre quelque photos et faire le plein d’essence.

Ah oui le plein d’essence… ici on peut aisément faire plus de 170km sans voir de station d’essence, nous en ferons d’ailleurs l’expérience à notre corps défendant, avec une bonne frayeur en prime, quand je devrais rouler près de 60km sur la réserve, craignant à tous moment la panne sèche au beau milieu de nulle part, avant de trouver enfin une station service pour faire le plein et de me jurer de ne plus m’y laisser prendre !

Sinon les routes sont plutôt bonnes, non le problème (je rappelle ici comme en Australie, la conduite est à gauche) c’est plutôt les Néo-Zélandais. Impatients et disons le vraiment inconscients, il y a ici une proportion importante de fous du volant, qui ignorent les limitations de vitesses, les règles élémentaires de dépassement et semblent croire que la route leur appartient. Les camions en tête de liste (je vous parle de double remorques, de plus de 20 mètres et au tonnage en conséquence) pour qui rouler et dépasser à 120km /h et plus n’est pas un souci !!  Autant dire que de ce point de vue je n’étais pas très à l’aise, mais Majdou pour sa part après deux semaines en Australie, c’était un peu faite aux conditions (il faut dire que ce Camper Van était plus lourd et donc plus stable aussi), aussi je n’ai eu que très peu de « attention ne roule pas trop à gauche… pas trop à droite… ou ralentis s’il te plaît », un vrai bonheur ! Il en ira de même de l’option Camping accompagné du régime pâtes pour mon plus grand bonheur et aussi, celui de Majdou, car pour l’occasion j’ai pu démontrer que si l’on n’abuse pas de celles-ci, et bien les pâtes cela ne fait pas grossir ! Si Si demandez lui donc !

Les paysages sont vraiment très beaux (bien plus qu’en Australie, pour ce qu’on en a vu bien sur), la nature est ici reine et imprévisible, en l’espace de deux heures, nous aurons un froid hivernal, essuierons une pluie diluvienne avant d’avoir un soleil d’été (un vrai casse tête pour s’habiller !!) ; les glaciers côtoient les plages, il y a des avancées de sables et de mers (tel le mont Saint Michel) au beau milieu des montagnes, et parfois les eaux cristallines ne sont pas sans rappeler la mer des Caraïbes. C’est tout simplement fantastique, mais très frustrant, car très difficile voire impossible de rendre sur la pellicule. La faune est aussi paraît-il très abondante et variée, mais nous à semblé à nous bien moins omniprésente qu’en Australie. Nous ne croiserons pas un seul emblématique « Kiwi » (un étrange volatil qui tient un peu de la perdrix, sans pour autant pouvoir voler, et disposant d’un long bec), nous apercevrons seulement quelques « Wekas » (cousin éloigné du Kiwi, dont la nature curieuse le pousse au devant des humains afin de quémander un peu de nourriture) et une profusion de mouettes.

Pour ce qui est de la culture Maori et des Maoris eux-mêmes, nous devons bien admettre que nous n’en verrons pas tant que cela. Elle est cependant bien présente (pour ainsi dire chaque rue porte un nom en Maori, il y a nombre de traduction Anglais-Maori, pour les routes, et bâtiments administratifs) et les Maoris représentent près de 15% de la population, mais ce n’est qu’au musée de Wellington, le formidable TE PAPA (rarement musée n’aura été aussi ludique et instructif) et plus tard dans le Nord dans la petite ville Rotorua (la ville des Geysers, et des sources chaudes)  que nous verrons un peu plus de cette culture. Il semble que l’intégration Maori-Blancs ne soit pas si bonne que cela, et ce malgré l’évidente revendication Néo-Zélandaise du patrimoine comme de l’identité Maori. Mais cela semble être plus le fruit d’une volonté nationale animée par les blancs que par les Maoris eux-mêmes.

Les Néo-Zélandais nous sont apparus comme de drôle d’oiseaux, enfin à moi surtout (un peu à l’image du Kiwi, et c’est sans doutes ce qui leur à valu ce surnom), à mi chemin entre les Britanniques et les Suisses, prompt à faire valoir le règlement et la loi (sauf sur la route) et pour qui la dénonciation est chose tout à fait normale. Lors de notre prise de véhicule, l’agent de location nous informera qu’il était assez fréquent en Nouvelle Zélande que les amendes pour infractions soient le fait de dénonciation d’autres conducteurs (j’ai peine à le croire vu leur manière de conduire). Plus concrètement à l’occasion d’une nuit de camping et qui sera au final un peu agitée, nous arriverons crevés et tard dans un camping isolé qui se révélera complet, bureaux fermés, où en désespoir de cause et à l’invitation d’un charmant voisin, nous nous installerons à proximité de sa caravane avant d’être délogés par une garde nationale, sous une pluie battante, suite au renseignement d’un autre gentils voisin, que cela devait profondément ennuyer sans doute, de devoir payer sa place tandis que nous pas… très sympa. Sinon hormis ces traits de caractères sympathiques, physiquement rien ne différencie vraiment les Kiwis des Européens, exception faite bien sur des Maoris, eux ne jouent pas dans la même catégorie, visage taillés à la serpe, des bras gros comme mes cuisses, pas moins de 1,90m et le tout à près 100 ou 120 kilos, même les femmes ! Autant dire que l’on ne va pas les embêter, et pour ceux qui des pauvres faibles femmes, euh, c’est plutôt au secours Maman !

 Après la Nouvelle Zélande nous devions nous rendre au Chili, et c’est au détour d’un café à Auckland qu’à peine arrivés en Nouvelle Zélande, nous apprenons par la télé qu’il y à une alerte au Tsunami déclarée dans tous le pays, incrédules d’abord (cela ne semble inquiéter personne plus que cela autour de nous, genre c’est le truc habituel), ensuite nous allons dans un cyber et là, avalanche d’e-mails sur le tremblement de terre au Chili. Euh bon nous comprenons mieux le rapport avec le Tsunami (pas bon ça, le niveau de stress monte en flèche, surtout celui de Majdou), nous comprenons aussi bien vite par les médias Néo-Zélandais, que l’alerte n’est pas suivie d’effets ici, ouf soulagement, mais bon le tremblement lui, il est bien réel, et pire les répliques sont fortes et inquiétantes.

C’est la tuile, il ne nous manquait plus que cela, après le Typhon au Japon, la grève en Inde, les inondations au Machu Pichu et notre accident de moto au Laos… et dire que certains font un tour du monde paisible et sans histoires !!!

Nous nous renseignerons beaucoup, sur tous les blogs et medias possibles, et après beaucoup de tergiversations, nous déciderons de poursuivre au Chili malgré tout (entre pire et pire Majdou et moi n’avions pas beaucoup d’options), la zone des tremblements étant au Sud de Santiago, nous n’irons pas comme prévu en Patagonie Chilienne au début et irons dans le Nord du pays à la place (c’est plus sur). Il faut dire que depuis l’autre bout du monde, il n’y pas cinquante milles solutions, les connections aériennes avec le continent Sud Américain sont assez limitées, et le nombre de compagnies plus encore, soit Quantas, soit Lan. Pas de vols directs, au mieux retour sur Sydney pour faire escale, et sinon escale à Santiago pour rejoindre Buenos Aires… Donc bon, le Chili et Santiago restait la meilleure option pour rejoindre le continent vite fait (nous déciderons bien sur de rester le moins de temps possible à Santiago, cela va sans dire).

Arriva Chile!
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M
<br /> Bonsoir !<br /> Vous m'avez fait rire avec vos anecdotes :D et ... quoi ?? Maj?? parler trop vite ?? :)<br /> <br /> C'est amusant,le ressenti que j'ai eu sur ce pays en vous lisant,et même si la réalité doit être toute autre,m'a fait penser à l'Irlande: entre les WOUAAA ! les changements de paysage à chaque<br /> virage,et le changement de temps à ne plus savoir comment s'habiller dans la journée...<br /> J'ai entendu dire qu'en effet c'est un beau pays sinon ! A voir aussi donc ;)<br /> <br /> Mario, je confirme: les pates ne font pas grossir! :) c'est mon dîner depuis quelques centaines de jours (presque 1 millier ??), et à priori je ferais bien de reprendre du poids ;)<br /> <br /> je suis désolée, je ne suis malheureusement pas très assidüe aux infos,du coup je ne vous ai pas fait signe à l'époque... mais tant que je vois que le site est mis à jour et que les dernières<br /> lignes sont positives je ne m'inquiète pas ;)<br /> BISOUS !!!!<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Je vous ai écris un mail les loulous sur l'adresse de Majdou, gros bissou<br /> <br /> <br />
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